Les techniques de projection du Stop-motion


Les techniques de projection du Stop-motion

Nous vivons à une époque où les films en images de synthèse ont pris le pas sur les films d’animation en stop motion, et les réalisateurs n’ont plus à se soucier du traitement de leurs images de synthèses, contrairement au films en stop motion pour qui le support de capture vidéo fait toute la différence.



Les films de Wallace et Gromit, créés par Nick Park et produits par Aardman studios sont des références dans le cinéma d’animation et plus particulièrement pour les productions audiovisuelles utilisant la technique de stop-motion.

Jusqu’en 2000 l’argentique était le seul moyen existant pour enregistrer des images, de ce fait l’utilisation de pellicules argentiques par Nick Park et Aardman Studios est un choix que l’on peut qualifier de « par défaut ».
Le Stop-motion est une technique d’animation très fastidieuse qui requière du temps, de la patience, et beaucoup de précision ; si l’on ajoute à cela le traitement chimique des clichés argentiques, il faut des années pour finir un film en stop motion.

En 2000 lorsque la capture d’image numérique fait son apparition dans le monde du cinéma, elle s’impose rapidement comme le moyen de réalisation d’œuvres audiovisuelles par excellence. Le traitement d’image s'effectue informatiquement, et est de ce fait plus rapide que les vieux procédés chimiques. L’idée de passer à la captation numérique va effleurer Aardman studios et Nick Park, ces derniers vont finalement adopter un compromis entre argentique et numérique.

Mais pourquoi donc ?

La réponse aussi simple qu’elle soit est méconnue du grand public. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le numérique n’est pas supérieur en tous points à l’argentique.
En effet, si la digitalisation des images représente un gain en temps de traitement des clichés, et en espace de stockage, elle l’est moins en qualité et fidélité d’image. Le support argentique est très sensible à la lumière, un cliché argentique percevra toutes les nuances de luminosité et fera ressortir tout les détails qui composent une scène en stop motion ; à l’inverse un cliché numérique aura tendance à lisser l’image capturée et entraine donc une perte d’information et de volume qui représente un point important dans l’animation en stop motion.

Aardman studios et Nick Park ont donc décidé de conserver le support argentique pour enregistrer les images, et utilisent des techniques numériques pour traiter le rendu final de leurs clichés. Ce procédé leur permet de garder une fidélité d’image quasi parfaite, et donc, de conserver tout les détails qui apportent de la vie et du réalisme à leurs marionnettes en pâte à modeler.

Encore de nos jours ils continuent de travailler avec argentique et numérique. Pour eux les émotions que leurs personnages arrivent à nous transmettre est plus importante que tout.



Interview Projection cinéma


Maximilien Claës un projectionniste de cinéma à accepté de répondre à quelques questions concernant l’utilisation de pellicules argentique ou numérique au cinéma

Existe-il encore aujourd’hui des films réalisé et projeté en pellicule ? 


Maximilien :
Pour ce qui est de la partie réalisation, oui, tout à fait, il en existe beaucoup moins qu’il y a 10 ans évidemment, mais depuis 3-4 ans certains réalisateurs reviennent vers l’argentique, et ils font partit des plus grand : Quentin Tarantino, JJ Abrams, Christopher Nolan, Steven Spielberg, tous défendent ardemment l’utilisation de pellicules argentique, c’est d’ailleurs grâce à ses réalisateurs que Kodak continue de produire des pellicules cinéma, en quantité limité évidemment.
Pour ce qui est de la partie projection, c’est une autre histoire. Il y a quelques années, quasiment tous les cinémas de France ont remplacé de manière définitive leurs projecteurs pellicules, pour des projecteurs numériques. Aujourd’hui plus de 90% des cinémas français projettent leur film en numérique, même les films encore réalisés en argentique passent par une phase de numérisation.


Quelles sont les différences entre pellicule et numérique ?


Maximilien :
Il y a deux grandes différences entre les deux supports : la qualité d’image et le coût ; un film tourné en argentique aura plus de profondeur, l’image sera plus proche de ce que capte un œil humain. En numérique les images sont remanié pour au final s’éloigner de cette réalité que les pellicules arrivent à conserver même après une numérisation.
Quant au coût de chaque support, un film pellicule est plus coûteux lors de sa production, des bandes de pellicules entière peuvent passer à la trappe si les scènes, ont été mal tournés, alors que pour le numérique ou tout est stocké sur disque dur, on peut facilement supprimer les scènes mal tournés, c’est ce qui a précipité le déclin du cinéma argentique. Mais il faut quand même noter qu'un film en pellicule est moins coûteux à conserver, une pellicule, on peut la ranger dans un local adapté à sa conservation et c’est tout, alors qu’aujourd’hui, un film numérique nécessite des serveurs en ligne 24 heures sur 24 et cela revient beaucoup plus cher sur le long terme.


Un retour en force de la pellicule est-il envisageable ?


Maximilien :
Non. Clairement pas. Plus depuis que les cinémas on fait la transition vers le numérique. De plus, comme je l’ai dit avant, les pellicules argentiques sont aujourd’hui limitées, et seulement pour les réalisateurs ou studios de production pouvant les acquérir.


Le métier de projectionniste est-il impacté par l’évolution des techniques de capture vidéo ?


Maximilien :
Le métier de projectionniste a été impacté lorsque le numérique, c’est démocratisé, aujourd’hui ce n’est plus du tout le même métier qu’il a 10 ans. Quand j’arrive en salle, projeter un film me prend une dizaine de minutes, c’est juste une question de port USB et de clic de souris ; un film pellicule lui est beaucoup plus complexe à projeter, il est fragmenté en plusieurs bobines qu’il faut recoller avant la projection, calibrer la lampe du projecteur, s’assurer que les bobines sont bien accrochées aux roues et enrouler les bobines une fois le film fini, il fallait des heures de travail pour préparer une semaine de projection.
Même si la projection de film, c’est déjà bien simplifiée, il se peut que dans quelques années le métier de projectionniste vienne à disparaître, une fois que tous les cinémas de France aient à disposition une connexion fibre optique. Après mes études, j’ai travaillé pour Ymagis l’entreprise qui est à l’origine de la transition vers les projecteurs numérique en France et je m’occupais de l’assistance de projectionniste à distance.
Mon rôle était de venir en aide aux projectionnistes si un problème informatique survenait, car ces derniers n’avaient pas tous la formation de maintenance de projecteur numérique.
Le jour où toutes les conditions matérielles seront réunies rien n’empêchera Ymagis d’exécuter les projections cinéma à distance avec seulement une équipe de techniciens qui s’assure du bon fonctionnement du serveur





Patrick De Miranda Lopes

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Wallace & Gromit - Les inventuriers